ZOOM SUR LES ETUDES DE L1 SANTE (extrait du journal L'Etudiant janvier 2011)

Etudes de santé : la PAES en clair


Futurs médecins, sages-femmes, pharmaciens, dentistes… votre parcours d’études débute désormais par la PAES (première année des études de santé). Que faut-il attendre de cette année, instaurée notamment pour faciliter la réorientation des étudiants en cas d’échec ? Décryptage.


La PAES, pour qui, pour quoi ?


Ne réussit pas les études médicales qui veut, surtout la 1ère année. Car si le nombre de places au concours augmente régulièrement (on est passé de 5.100 en 2003 à 7.403 en 2010), l’engouement des jeunes pour la médecine ne faiblit pas non plus. Résultat : jusqu’alors, seulement 16% des candidats parvenaient chaque année à passer le cap sur le plan national. Pour éviter ce “gâchis humain”, une PAES (1ère année des études de santé) commune aux futurs médecins, dentistes, sages-femmes et pharmaciens a été mise en place à la rentrée 2010. Elle remplace désormais le PCEM1 (1er cycle des études médicales, 1ère année) et le PCEP1 (1er cycle des études pharmaceutiques, 1ère année) dans toutes les universités. Objectifs : permettre aux étudiants d’acquérir une culture commune en santé, les aider dans leur choix de filière et faciliter les réorientations grâce à des passerelles. Il est encore trop tôt pour savoir si la PAES va changer la donne en matière de résultats aux concours ou diversifier le profil des candidats. Mais il est d’ores et déjà possible d’expliquer clairement ce qui change à propos du programme, des méthodes d’enseignement, des concours et des ouvertures en cas d’échec.Des cours plus harmonisés entre les facsCôté cours, la PAES s’appuie sur un programme national refondé. Ainsi, même si elles conservent des spécificités, les facultés ont été obligées de participer à l’harmonisation. Certaines facs de médecine très “matheuses” à l’origine ont dû revoir à la baisse leur nombre d’heures d’enseignements scientifiques. À l’inverse, d’autres universités réputées pour leur coloration sciences humaines et sociales et disciplines médicales fondamentales (biologie cellulaire, embryologie, anatomie, etc.) ont dû réajuster leur niveau en sciences dures (chimie, biochimie, physique, biophysique…). “Environ 25% du programme change, donc les redoublants sont moins avantagés que les années précédentes. Mais le concours a lieu mi-décembre (avant c’était en janvier). Cela va vite arriver…”, indique David, un étudiant de l’UPMC (université Pierre-et-Marie-Curie, Paris). Pour vous permettre de comparer, chaque établissement publie sa maquette de 1ère année sur son site Internet.



PAES : la vidéo et l’informatique à la rescousse


La mise en place de la PAES (1ère année des études de santé) n’implique pas seulement un changement de programme. Les méthodes d’enseignement ont également évolué. La vidéotransmission sur un ou plusieurs sites ou en direct sur Internet s’est développée. Le recours au DVD et au podcast aussi. À présent, difficile d’échapper aux cours sur écran… Mais ce n’est pas une nouveauté réelle pour certaines facs. L’université Joseph-Fourier, à Grenoble, a été précurseur en la matière. En 2006-2007, l’établissement supprime les cours en amphi et les remplace par un enseignement sur DVD, complété par des séances de questions-réponses (2 heures par semaine, par groupes de 150) avec les enseignants. Aujourd’hui, toutes les facultés (Amiens Bordeaux-Segalen, Paris 13 Nord…) se sont mises au diapason. À l’UPMC (université Pierre-et-Marie-Curie), à Paris, chaque étudiant appartient à un groupe auquel a été affecté un amphi ou une salle. Le professeur est présent dans l’amphi D. Les 6 autres groupes le suivent sur écran, grâce à la vidéo. Et on tourne pour ne pas favoriser un groupe en particulier. La faculté de médecine d’Amiens a adopté le même principe de “multisites d’enseignement”. Ici, les étudiants seront affectés dans l’un des 4 amphithéâtres de 600 places, dont deux partagés à mi-temps avec la fac de sciences. “Les élèves se voient attribuer une carte avec un code couleur correspondant à un amphi. Des lecteurs électroniques sont disposés à l’entrée”, explique Daniel Le Gars, le doyen. Avantage de la vidéo : les amphis sont plus calmes. Inconvénient : “C’est un enseignement de masse. Pour les lycéens, la rupture est importante”, souligne Daniel Le Gars.



PAES : un concours en janvier, 4 en juin


La principale révolution en PAES (1ère année des études de santé) concerne le concours. À l’issue du 1er semestre, tous les étudiants en passent un seul et unique. Ils sont jugés sur les cours qu’ils ont suivis en commun, fondés principalement sur l’acquisition des sciences fondamentales (biologie, biochimie, chimie, physique, anatomie…). Mais selon les filières (médecine, sage-femme,dentaire ou pharmacie), des coefficients différents sont affectés aux matières. Par exemple, l’anatomie peut être affectée d’un coefficient 4 en médecine et 2 en pharmacie, tandis que la connaissance des médicaments peut avoir un coefficient 4 en médecine et 6 en pharmacie. Ainsi, selon leurs premiers résultats, les étudiants jugent leur niveau et leurs chances pour présenter de un à 4 concours en fin d’année. Les universités leur apporteront également des informations sur les différents métiers pour leur permettre d’affiner leur choix.Au second semestre, les étudiants conservent un tronc commun, mais suivent un module spécifique à la ou les filière(s) choisie(s). Toutefois, certaines matières peuvent se retrouver dans la maquette de filières différentes. Par exemple, le cours “anatomie de la tête et du cou” est programmé à la fois dans le module médecine et le module dentaire. Un étudiant qui passe 4 concours n’est donc pas trop pénalisé par rapport à un candidat qui n’en passe qu’un. En fin de 2nd semestre, les étudiants planchent sur les mêmes épreuves dans les matières du tronc commun et leurs épreuves spécifiques. Selon leur classement final, la procédure de choix se met en place. “Ma priorité, c’est médecine. Mais grâce à la réforme, je pourrai passer également le concours de pharmacie. C’est une chance en plus de réussir”, assure Marie-Victoire, redoublante à l’UPMC (université Pierre-et-Marie-Curie). Et de ne pas perdre un an.



Les filières paramédicales qui peuvent recruter après la PAES


Pour intégrer certains établissements de formation paramédicale, publics ou privés, le passage par la PAES (1ère année des études de santé) est désormais obligatoire ou est en passe de l’être. Présentation des 6 filières qui ont le droit d’utiliser ce mode de recrutement.


Ergothérapeute
Le diplôme d’État d’ergothérapeute se prépare en 3 ans à l’université (Bordeaux, Paris-Est-Créteil, Lyon), ou dans 9 instituts publics ou privés. En 2009, on comptait 401 étudiants ergothérapeutes. Le cursus. Revu en 2010, il inclut des enseignements théoriques (sciences humaines, sociales et droit, sciences médicales, fondements et processus de l’ergothérapie, pathologies et handicaps, techniques de soins et de rééducation, techniques de réadaptation et de réinsertion, appareillage…) et des travaux dirigés (ateliers de techniques manuelles et artistiques). Un stage de 36 semaines est également prévu.


Manipulateur en électroradiologie
2 voies mènent au métier de manipulateur en électroradiologie. Les étudiants peuvent passer par l’un des 18 instituts de formation rattachés à un centre hospitalier et obtenir un diplôme d’État, ou étudier dans l’un des 23 lycées publics ou privés sous contrat et décrocher le DTS (diplôme de technicien supérieur) en imagerie médicale et radiologie thérapeutique. Les premiers recrutent sur concours, les seconds sur dossier. À la rentrée 2010, 3 écoles accueillent des étudiants issus de PAES. Le cursus. La formation dure 3 ans. Les stages représentent presque le double du temps de cours. Au programme : des disciplines fondamentales (anatomie, physique et électricité…), des méthodes d’exploration et de traitement en imagerie médicale, en radiothérapie, en médecine nucléaire, des enseignements sur les pathologies, les soins d’urgence, la santé publique, etc.


Masseur-kinésithérapeute
Parmi les 36 écoles de kiné publiques mais surtout privées, plus des 2/3 recrutent à l’issue d’une 1ère année de médecine. Les autres organisent un concours d’entrée postbac. Moins de 5% des candidats (à 98% des bacheliers S) parviennent à intégrer un IMFK (institut de formation en masso-kinésithérapie). Au total, 2.285 places étaient à pourvoir en 2010.Le cursus. Le cursus dure 3 ans et mène à un diplôme d’État. La formation comprend des fondamentaux médicaux (anatomie, physiologie, pathologie générale, psychologie, massage et mouvement), surtout en 1ère année, et des modules de kinésithérapie appliquée. Une large place à la pratique et à la relation au patient est accordée dès la 2ème année. Les étudiants se retrouvent en effet en stage tous les matins.


Pédicure-podologue
Deux instituts publics, à Bordeaux et à Toulouse, et 8 écoles privées forment en 3 ans au métier de pédicure-podologue. En 2009, on comptait 529 étudiants dans la filière. Le cursus. Côté théorie, au-delà des notions de base en biologie, physiologie, sémiologie et pathologie, l’anatomie des membres inférieurs (du bassin au pied), les techniques de base en pédicurie, l’étude des troubles statiques et des pathologies spécifiques sont au programme. Les travaux dirigés sont tournés vers les soins en pédicurie, la conception et la fabrication de semelles et autres petits appareillages. Des stages hospitaliers et des consultations de patients à l’école complètent la formation.


Psychomotricien
La formation de psychomotricien – il rééduque les difficultés motrices liées à des troubles psychologiques – est dispensée dans 4 écoles rattachées à des facs de médecine (Bordeaux 2, Lyon 1, UPMC [Paris 6], Toulouse 3) et dans 2 écoles privées situées à Loos et à Paris. Elle dure 3 ans. À la rentrée 2010, le numerus clausus s’élevait à 673 places. Le cursus. Il mêle un enseignement théorique (anatomie, physiologie neuromusculaire, psychologie-psychiatrie, psychomotricité, pédiatrie et santé publique), une approche pratique des techniques de psychomotricité, des études de cas et, à partir de la 2ème année, des stages effectués dans des collectivités accueillant des enfants, des institutions de soins, des hôpitaux psychiatriques.


Technicien en analyses biomédicales
3 diplômes principaux permettent d’accéder au métier de technicien en analyses biomédicales : le BTS analyses biomédicales , le DUT génie biologique option analyses biologiques et biochimiques et le DETAB (DE de technicien en analyses biomédicales) proposé dans 5 écoles. Les 2 premiers s’obtiennent à l’issue de 2 ans de formation, le 3ème en 3 ans. Le cursus. Au programme : des cours et travaux pratiques de bactériologie, d’hématologie, de parasitologie, d’anatomo-cytopathologie…

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